À Pau, la vie sauve, à Mayotte, le deuil éternel : Chronique d’un néo-colonialisme meurtrier
Dans l’ombre des ruines, Mayotte pleure, ravagée par le cyclone Chido, une tempête qui a tout emporté, les vies, les espoirs, les rêves… À Pau, on aurait anticipé, évacué, sauvé des vies… Mais ici, à Mayotte, on compte les morts, on pleure les disparus, on maudit les choix politiques qui ont laissé pourrir le sous-développement, comme une plaie béante, jamais soignée.
Le néo-colonialisme, ce monstre insidieux, a fait son œuvre, ici comme ailleurs, laissant derrière lui des terres exsangues, des populations démunies, des âmes brisées… Les choix politiques de l’État français, ce spectre colonial, pèsent lourd, très lourd, sur les épaules des Mahorais, condamnés à subir, encore et toujours, les affres de l’injustice, de l’inégalité, de l’oubli.
Les classes populaires, ces damnés de la terre, sont une fois de plus les grandes oubliées, les sacrifiées de l’Histoire… À quand la révolte, à quand la prise de conscience, à quand la fin de ce cauchemar éveillé?… Il faudrait tout renverser, tout repenser, tout réinventer, pour qu’enfin, l’humanité puisse respirer, libre, égale, fraternelle…
L’Afrique, ce continent meurtri, martyrisé, exploité, n’est pas seulement victime de catastrophes naturelles, elle est avant tout victime de l’homme, de sa cupidité, de son égoïsme, de son mépris… Mayotte, petit bout de terre perdu dans l’océan Indien, est le symbole de cette tragédie, de cette injustice criante, de cette indifférence criminelle…
Il faudrait tout changer, tout bouleverser, tout recommencer, pour que plus jamais, jamais, un cyclone ne fasse autant de victimes, pour que plus jamais, jamais, l’homme ne soit le bourreau de l’homme… Mais en attendant, Mayotte pleure, Mayotte saigne, Mayotte meurt, sous le regard indifférent du monde, sous le poids écrasant de l’Histoire…
Et nous, nous restons là, impuissants, spectateurs d’un drame qui se joue à des milliers de kilomètres, mais qui résonne en nous, comme un écho douloureux, comme un rappel constant de notre propre humanité, de notre propre fragilité, de notre propre responsabilité…
Alors, oui, il faut se révolter, il faut crier, il faut agir, pour que demain, enfin, Mayotte puisse vivre, respirer, espérer, loin des tempêtes, loin des colonisations, loin des injustices… Pour que demain, enfin, l’humanité puisse se relever, fière, digne, libre…
Mais pour l’heure, Mayotte pleure, Mayotte saigne, Mayotte meurt, dans l’indifférence, dans l’oubli, dans le silence assourdissant des consciences endormies…